Butô, soufi & co…

Qu’y a t-il de commun entre le Japon, l’Inde, le Cambodge, l’Indonésie ou le Pakistan ? Peu de choses en vérité à part une certaine manière de danser jusqu’à l’extase qu’elle soit mystique, rituelle ou onirique. Dans tous les cas l’expérience sensorielle est primordiale.
C’est la compagnie Sankai Juku qui ouvre le feu dirigé par le chorégraphe Ushio Amagatsu, grand admirateur de Kazuo Ohno, disparu cette année, et fondateur du butô, courant de danse contemporaine qui apparut au Japon dans les années 60 en réaction aux traditions et qui devint pour les chorégraphes occidentaux une grande source d’inspiration. Dans son dernier spectacle Hibiki que l’on peut traduire par Lointaine résonance, Ushio Amagatsu fait référence à la première résonance que les humains entendent, le bruit de la circulation du sang dans le ventre de leur mère qui ressemble au mouvement des vagues.

 

Mugdavi Mudgal, la plus célèbre interprète de danse classique de l’Orissa propose aux inconditionnels de danse indienne Ananya (11/09). Le 19/10, l’Indonésie sera à l’honneur avec une journée spéciale consacrée au gamelan balinais puis rendez-vous avec le Pradeep Ratnayake Ensemble et la musique de Ceylan (02/10).
Proclamé en 2003 chef-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO, le Ballet royal du Cambodge qui perpétue la danse classique khmère, exaltation selon les règles de l’hindouisme de la beauté féminine miroir de la beauté céleste, sera à Bruxelles le 14/10 pour La légende de L'Apsara Méra. Pour la soirée de clôture (16/10), BOZAR a programmé une nuit soufi et invité notamment Rahat Nusrat Fateh Ali Khan, neveu du grand Ustad Nusrat Fateh Ali Khan, maître du qawwali. Cette musique sacrée soufie très populaire au Pakistan et au nord de l’Inde a beaucoup intéressé des musiciens rocks comme Jeff Buckley ou Peter Gabriel.