Paul Haggis entame son deuxième round contre l’Amérique et ses travers. Grisé par le succès de Collision, le cinéaste s’attaque à la guerre en Irak, face cachée. Où planquées derrière la bannière étoilée,  les tortures et les bavures révèlent le mal-être de soldats sans repères. Il en faut peu pour exciter l’ego d’un soldat à cran et Hank Deerfield est loin du compte. Son fils, Mike, signalé déserteur peu après son retour du champ de bataille ne donne pas plus de nouvelles à la famille. Devant le mutisme de sa hiérarchie et des collègues de chambrée, Hank flaire le coup fourré. S’ensuit une accumulation d’indices et de témoignages dans un registre qui ne s’éloigne pas d’un pouce de sa précédente réalisation, porteuse du succès que l’on sait. Lourd de sens, Dans la vallée d’Elah conserve sans mal qualités et défauts de son prédécesseur. Percutant, mais desservi par une mise en scène tape à l’oeil. Le sujet passionne Hollywood, où Paul Greengrass prépare une reconstitution prise aux mots, où anciens soldats donneront la réplique à Matt Damon. La frappe reste à ajuster dans la mouvance d’un cinéma responsable.