Des gens, tout simplement

Une scène épurée, deux acteurs qui interprètent des vies pas forcément faciles, la vie de gens, tout simplement. Zabou Breitman, inspirée par deux documentaires de Raymond Depardon qui l’avaient marqué, en retranscrit les textes et les met en scène à sa manière. Il s’agit des histoires d’Urgences et de Faits divers, deux films qui évoquent tour à tour, le quotidien de l’hôpital psychiatrique Hôtel Dieu et celui du commissariat du cinquième arrondissement de Paris dans les années 1980. Avec très peu de décors, des sujets vrais et graves sont évoqués ;  la vie de ces gens, perdus, qui veulent s’en sortir, et auxquels le spectateur peut parfois s’identifier. Même si le spectacle se veut « montrer la douleur quotidienne », le public se permet de prendre du recul sur les sujets, à en rire même. Zabou Breitman, que l’on retrouve sur scène, s’engage dans les rôles féminins et échange avec Laurent Lafitte qui interprète les personnages masculins. Grâce à eux, « on plonge au cœur de l’humain » !
 

Zabou Breitman, comédienne et réalisatrice, reste à juste titre reconnue pour son premier long métrage Se souvenir des belles choses qui a obtenu 3 césars en 2003. Elle a par ce biais réussi à se détacher des comédies légères de sa jeunesse en se révélant comme metteuse en scène à part entière. Accompagnée de Laurent Lafitte, acteur, ils s’emparent tous deux de la vie des autres : à la fois malades et médecins ou encore policiers et délinquants tout en étant forts, sensibles et drôles. Ils mènent alors une balade à trois puisque derrière eux se trouve l’incontournable Raymond Depardon. Comme le résume bien Zabou Breitman  « La réalité du spectacle, c’est que ce n’est pas moi qui montre ces gens. C’est moi qui montre Depardon qui montre ces gens". Joué dans la sensibilité et marqué par la drôlerie, Des Gens, une pièce avant tout poignante et dure comme la vie peut parfois l’être.