A la fin du XXème siècle alors que NTM et IAM dominaient la scène rap française, il fallait être un sacré original pour prétendre s'imposer avec un répertoire purement instrumental. C'est sans doute grâce à une enfance bercée par le jazz, la pratique du piano et une fascination pour les productions rap américaines (Erik B & Rakim, Public Enemy) que le jeune Laurent Daumail, aka DJ Cam, trouva la liberté de créer des œuvres recomposant le jazz, la soul, le funk et même jusqu'aux musiques traditionnelles vaudou. Dans cette grande santeria musicale, notre beatmaker hexagonal s'est imposé comme un cousin germain de la scène trip-hop au point de devenir une référence internationale à l'époque des DJ Krush et Tricky...Désormais, DJ Cam ne court toujours pas après la hype, à contre- courant il est capable de s'afficher aux côtés de grands noms du répertoire jazz ou comme pour cette tournée de livrer un hommage très particulier à Miami Vice. Incontrôlable ce GTA des platines.

Kacem Wapalek appartient à une nouvelle génération moins solitaire puisqu'ayant fait ses classes au sein de collectifs. Depuis Lyon, pour Kacem Wapalek ce fut l'Animalerie, crew du cru qui secoua et poussa un peu loin le bouchon de la scène locale. Ayant quitté ami-land, Wapalek s'offre une échappée solo fort remarquée jusqu'aux grands médias nationaux. Artiste en verve et en verbe, Wapalek semble avoir défoncé le plafond de verre qui le séparait du monde « fréquentable de la chanson à texte ». Avec un flow doté d'une connexion à très haut débit, Wapalek fait claquer la langue française abandonnant les obsédés du twerk à leurs frustrations. Musicalement, la Jamaïque, le jazz, le blues, les musiques orientales et la chanson accompagnent parfaitement ce trublion vocal.