Pour toile de fond, le tableau de ses déambulations, au fil du temps, dans les rues populaires de la capitale jusqu’aux jours d’insurrection qui faucheront, dans la fleur de l’âge, des jeunes gens en révolte. De cela aussi, Denis Dailleux s’est voulu le témoin pudique. Avec la délicatesse qui le caractérise, il pratique une photographie apparemment calme, incroyablement exigeante, traversée par des doutes permanents et mue par l’indispensable relation personnelle qu’il va entretenir avec ce - et ceux - qu’il va installer dans le carré de son appareil. Sa passion pour les gens, pour les autres, l’a naturellement amené à développer le portrait comme mode de figuration privilégié de ceux dont il avait l’envie, le désir d’approcher davantage ce qu’ils étaient.