Enfants chéris du Festival de Cannes, les Dardenne frères (Jean-Pierre et Luc) reviennent à la compétition après deux Palmes d'Or pour Rosetta et L'Enfant, avec Le gamin au vélo, dans la veine de ce cinéma social qui a fait leur succès. Cyril a été placé en foyer d'accueil. Son père (Jérémie Rénier), travailleur social vivote d'un endroit à un autre. Un matin, Cyril se fait la belle pour retrouver la trace de son père. Rejoint par ses tuteurs, il se jette de désespoir dans les bras d'une inconnue (Cécile de France, retrouvant son accent belge pour l'occasion) qui le prend en sympathie. Ensemble, ils vont tenter de retrouver son père.

« Un de plus ! » diront les détracteurs des deux plus célèbres cinéastes d'outre-Quiévrain. Oui et non serait-on tenté de répondre. Cette nouvelle réalisation se veut aussi sans doute plus large et plus accessible que L'enfant ou Le silence de Lorna qui baignaient dans une ambiance autrement plus brutale. Le film séduit par son approche d'un unique personnage, le jeune Cyril (renfrogné et combatif Thomas Doret). Cécile de France, Jérémie Rénier, Olivier Gourmet et autant d'autres ne font que croiser la route du gamin au vélo. Pour le reste, les Dardenne ne changent pas leur fusil d'épaule. Le point de vue original et attachant ne va guère au delà d'une approche scénaristique déjà balisée par les deux frères : l'abandon, les doutes, la rebellion, l'amour qui amène à la rédemption...