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expos

Pour quelques dollars de plus

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"Travailler plus pour gagner plus" : n’en déplaisent à certains, la formule n’a rien de novateur. Du temps d’Auguste déjà, les Romains s’en inspiraient pour construire de véritables empires spéculatifs…

Et pour le comprendre, il faut se rendre à l’Archéopôle, niché parmi les bâtiments rougeâtres de la fac de Pessac. De là, plongée immédiate dans une contrée (elle aussi) bien cachée : la péninsule de l’Istrie, coincée entre l’Italie, la Slovénie et la Croatie. Le guide, Francis Tassaux (prof d’archéologie romaine à la fac), donne le ton : « au-delà du côté clinquant, on veut montrer comment vivaient les élites romaines ». En effet, enrichis par les guerres civiles, l’empereur Auguste et son entourage investissent à l'époque d’immenses villas maritimes dans la région. Leur but ? S’enrichir encore, toujours plus…
Dans la pénombre fiévreuse de la salle d’expo, Francis Tassaux gesticule, ses doigts enthousiastes cognant les vitres en plastique : « là, c’est un pressoir à levier » utilisé pour produire la fameuse huile d’olive exportée en masse de Turin à Belgrade… d’où une production colossale d’amphores, utilisées pour stocker l’huile. La richesse qui appelle la richesse.

COQUILLAGES ET CRUSTACÉS

Également mises à contribution, les ressources maritimes : entre viviers à poissons et élevages d’huîtres, les murex (un genre de bulot) servaient, eux, à fabriquer la pourpre. Sur le site de Loron (« j’y fouille chaque été depuis 1994 ! »), tout est conçu pour une rentabilité maximale : zones de stockage, production d’huile et d’emballages (les amphores, toujours). Des objets très banals, voire « moches » : « vous avez vu ces lampes à huile ? »
Et puis il y a la fameuse découverte, « un triple phallus » gravé dans la pierre. Imperturbable (mais sourire en coin), le prof explique : « le phallus protégeait contre le mauvais œil et assurait la fécondité… ». Pas de doute, ils sont fous ces romains.

Publié le 13/04/2010 Auteur : E.S

Les milliardaires de l’Adriatique romaine, jusqu’au 18 juin à l’Archéopôle d’Aquitaine de Pessac (entrée  gratuite). Tél : 05.57.12.15.00. http://ausonius.u-bordeaux3.fr/archeopole


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