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Saison foisonnante au Théâtre du Nord

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Pour la saison à venir, Christophe Rauck et son équipe invitent à un voyage contrasté qui n'hésite pas à mêler les artistes, les disciplines, les publics et les espaces, débordant de la grande salle pour faire bourdonner tous les recoins du Théâtre du Nord qui entend bien croiser émotions et réflexions.

Une série théâtrale autour des Trois mousquetaires de Dumas ? La matière et là et il fallait le Collectif 49701 pour en avoir l'idée et la porter sur scène. Après la première partie l'an dernier, voici, pour ouvrir l'année, les saisons 4, 5 et 6 (rassurez-vous des résumés sont inclus dans chaque séance) portées avec impertinence et humour par Clara Hédouin, Jade Herbulot et leurs comédiens. On ne finit plus d'en entendre parler, Tiphaine Raffier s'est vue offrir une carte blanche pour mêler musique et lecture début octobre et c'est Julien Gosselin, autre prodige local, qui prendra le relais quelques jours plus tard avec son adaptation fleuve des textes de Don De Lillo Joueurs, Mao II, Les Noms juste revenue d'Avignon. Le duo Anne Caillère-Joël Jouanneau s'unissent ensuite pour donner vie aux forts beaux mots d'Eric Chevillard dans Ronce-Rose, texte à hauteur d'enfant.

Pour NEXT, c'est Jakub Ekier qui met en scène Le procès, texte emblématique de Kafka puis 4 courts textes de Labiche revivent dans une mise en scène de Jean Boillot, prouvant s'il en était besoin la modernité de ces vaudevilles. Grand écart pour retrouver Mathieu Bauer au Théâtre de l'Idéal dans un inventif DJ set en forme de cabaret questionnant le rapport à la musique et son écoute. Format court et dispositif léger pour Ben oui mais enfin bon une création mêlant la mise en scène de Christophe Rauck et les mots de Rémi De Vos interprétés par quatre comédiens frais émoulus de la dernière promotion en date de l'Ecole du Nord avant de retrouver le duo Rauck/De Vos en mai pour la création de Départ volontaire, autour d'un théâtre du réel acerbe et inattendu. Marie Desplechin s'attelle pour la fin de l'année à une proposition transversale entre visites découvertes, lecture-concert, conférence dessinée et bien plus sur fond de Carnaval des Animaux revu par Valérie Mréjen et Albin de la Simone. Fin janvier, Simon Falguières crée Le Nid de Cendres, construit avec des jeunes comédiens autour de la collision entre l'univers des contes ancestraux et l'âpre froideur de la modernité marque le début d'un long travail dont les deux parties seront visibles au Théâtre de l'Idéal.

C'est Sonia Wieder-Atherton qui anime ensuite un intermède musical autour d'une proposition qui fait dialoguer le violoncelle de l'artiste, le court-métrage Saute ma ville de Chantal Akerman et son livre Une famille à Bruxelles, avec la complicité d'Aurore Clément. En mars, Bérangère Vantusso promène Longueur d'ondes, petite forme autour de la naissance des radios libres, tandis que Michel Laubu le sémillant Turakien pose son Incertain monsieur Tokbar en forme de regard théâtral et joueur sur la mémoire et ses mystères à l'Idéal puis le grand Wajdi Mouawad donne, avec Tous des oiseaux, sa vision du conflit israélo-palestinien à travers la rencontre amoureuse d'une chercheuse arabe et d'un généticien allemand d'origine israélien, entre anglais, arabe, hébreu et allemand. Claire Dancoisne, voisine dunkerquoise, déploie ensuite son adaptation de L'homme qui rit d'Hugo avec force machines et objets pour déployer une version presque foraine du récit.

Quittant Shakespeare, Thomas Jolly met en scène fin avril le Thyeste de Sénèque et revient en toute fin de saison pour Le jardin des silences (proposition chantée autour de Barbara) ensuite, Thomas Piasecki et son Spoutnik Theater posent Les crépuscules à Tourcoing, prolongation de la trilogie autour des mémoires intimes et collectives. Mêlant les disciplines et invitant à écouter le théâtre, Julie Brochen donnera Molly S. (d'après le texte de Brian Friel) dans la petite salle de Lille puis Frédéric Sonntag croise 4 personnages autour d'un pays, le Mexique, et d'une (en)quête dans le sillage de l'insaisissable figure de B. Traven. En mêlant arts, artistes et approches dans les multiples espaces du Théâtre du Nord, Christophe Rauck y insuffle une profonde diversité qui vient alimenter une belle vitalité. De quoi ouvrir plus largement encore une belle maison lilloise qui, entre salle de concert, planches de théâtre, librairie ou café, entend bien ne pas choisir.

Publié le 28/08/2018 Auteur : Guillaume B.

 

Théâtre du Nord

Place du Général de Gaulle à Lille et Théâtre de l'Idéal, 19 rue des Champs à Tourcoing

Tél.03.20.14.24.24

accueil@theatredunord.fr

www.theatredunord.fr

 


Mots clés : Theatre du nord saison