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cinéma

Yalda, la nuit du pardon

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Le soir de Yalda, une importante fête iranienne, une voiture dépose Maryam menottée devant un studio de télévision. La jeune femme d'une vingtaine d'années a tué son mari, Nasser, âgé de 65 ans à la suite d'une dispute. Condamnée à mort, Maryam ne pourra survivre que si Mona, la fille de son époux lui accorde son pardon. Un enjeu d'autant plus terrible, que c'est devant les caméras d'une émission de télé-réalité que Mona devra se prononcer, après avoir discuté avec Maryam sous les yeux d'un animateur incitant le public à voter par téléphone interposé pour lui accorder ou non le pardon.

Presque rien n'est inventé, une telle émission existe bien et a servi de point de départ au film glaçant de Massoud Bakhshi. Admirable objet de cinéma, son film, construit avec un savoir-faire qui n'a rien à envier aux plus grosses productions internationales, un intense et savant suspense autour de la (sur)vie du personnage de Maryam. Non content de construire un puissant thriller, le cinéaste l'amplifie. Au-delà du fascina nt regard d'entomologiste que le réalisateur jette sur la société iranienne et le carcan religieux radical qui tend à la contrôler, le film renvoie dos à dos les travers de deux mondes en captant la collision glaçante entre le pire d'une théocratie extrémiste et son miroir occidental incarné par le cynisme froid des dessous d'une télé-réalité cynique et mercantile prête à tout pour augmenter l'audience et les gains, quitte à jouer avec la vie d'un être humain. Il y a bien plus dans Yalda, la nuit du pardon, admirablement interprété par des comédiens impressionnants, du vieux producteur à la jeune condamnée en passant par l'animateur ou la femme qui pourra accorder son pardon. Dense et terriblement indispensable. Massoud Bakhshi se contente de montrer, et avec beaucoup de finesse, sans juger, invite à regarder et à réfléchir sur l'Orient et l'Occident

Publié le 07/10/2020 Auteur : Guillaume B.

Incroyable récit plongeant dans une émission de télé-réalité destinée à accorder ou non le pardon en direct à une condamnée à mort, le deuxième film de Bakhshi est un discret, minutieux et délicat chef d'oeuvre d'intensité, de profondeur et d'incitation à la réflexion.

 

Film de Massoud Bakhshi avec Sadaf Asgari, Behnaz Jafari, Babak Karimi.

Durée : 1h29