Les Autres Mondes

Depuis six années, Sandrine Elberg met en exergue un univers esthétique lié au Cosmos et à ses objets stellaires que viennent ponctuer des paysages et territoires inconnus. La cosmogonie du grec cosmo (monde) et gon (engendrer) définit parfaitement le mythe du cosmos ; elle décrit la formation de l’Univers et ses mythologies.

L’exploration lunaire et la conquête spatiale sont d’autres thèmes sous-jacents pour évoquer ses créations et son inspiration. L’artiste photographe révèle donc des photographies qui n’existent pas encore mais inspirées de ses voyages, de découvertes scientifiques et des arts. Certaines semblent appartenir au vocabulaire pictural des images que nous font parvenir les satellites et les télescopes. Vous pourrez contempler des galaxies, des planètes, des astéroïdes, dans les premières salles, ainsi que la vidéo KOSMOS 01.13.7 comme une invitation au voyage à bord d’un vaisseau spatial.

« Dans mon approche photographique sur le plan formel, je m’intéresse en premier lieu à la matérialité de la photographie et de son support ; j’utilise aussi bien le papier photographique argentique que des plaques d’aluminium pour accueillir l’image, le dessin ou le geste photographique. Il en va de même concernant le processus de création qui mêle et juxtapose également les outils et les expérimentations argentiques et numériques. Ma pratique artistique propose une vision décloisonnée et hybride de la photographie et des images. »

Influencée par l’histoire de l’art des années vingt, l’artiste expérimente la consistance même du médium photographique, en déclinant ses possibilités techniques et esthétiques. « J’aime créer des images entre rêve et réalité, entre science et utopie, entre photographie et gravure et enfin entre la Terre, notre satellite la Lune et les étoiles. » Son travail recèle ainsi une esthétique protéiforme : photographie, dessin, gravure, céramique et vidéographie.

Aussi, l’autre caractéristique de son travail visuel est l’usage presque qu’exclusif du noir et blanc. Le noir est l’absence de couleur et de lumière que l’on imagine facilement pour caractériser l’Espace et bien évidement les nuits étoilées. C’est bien sûr un choix esthétique réfléchit de l’artiste et qui permet de lier toutes ses séries photographiques sans chronologie.

Ainsi, si le clair-obscur et le noir et blanc agissent sans doute comme révélateur technique, chimique et esthétique dans son œuvre ; c’est encore son rapport aux sciences et à la notion de voyage qui caractérise le mieux sa démarche artistique.