Andy Shauf

Désormais, on localise Regina dans la province canadienne de Saskatchewan, plus communément appelée région des prairies. C'est cette géographie qui a façonné le jeune Andy Shauf. Ce musicien autodidacte, poly-instrumentiste, ne verse pas pour autant dans le registre bucolique. Sur son fort remarqué dernier album The Party, Andy Shauf livre une peinture chorale de plusieurs protagonistes, situation d'une fête dans une petite bourgade. Ce Robert Altman de l'intime compose donc sa mosaïque en assumant pleinement des influences très classiques : Neil Young, Elliott Smith et un souci musical cher aux Beatles, High Llamas et même Pink Floyd période Dark Side. Ce sont peut-être les contraintes du studio et une certaine économie qui sauvent l'ensemble de la pompe. Plus soft-rock qu'authentiquement folk, cet album tire sa relative rusticité de sa réalisation. Pas de lo-fi ou de guitare avec cordes en boyau de coyotte, mais un Andy Shauf contemplatif, parfois caustique, qui se fait un film, dans son coin. C'est cette vision, cette miniature ouvragée qui attire. Reste à savoir si ces cathédrales en allumettes et autres modèles réduits de pop en grande forme supporteront le voyage et l'épreuve de la scène. Pour se rassurer, un repérage chez nos confrères de la Blogothèque permet de constater qu'à découvert et en acoustique, le loner des prairies conserve toute sa charge émotionnelle.