En temps de crise, c'est bien connu, tout le monde se replie sur ses bases arrières, jouant moins encore qu'avant la carte de l'audace et de la singularité. Au cinéma, cela se traduit par des films devenus interchangeables et des productions qui ne parviennent plus assez à se renouveler. Sans doute est-ce parce que le cinéma projeté dans les canaux commerciaux ne constitue qu'une facette d'un art qui continue d'inventer et de proposer. De ce postulat, Cinémondes a fait une bannière et, chaque année, après des mois de périple aux quatre coins du monde propose un condensé d'images du globe à découvrir. Désireux de ne pas faire les choses à la légère, ce sont moins de films qui seront accueillis en sélection officielle cette année et ce, afin que l'équipe du festival puisse mieux les défendre. En effet, plus qu'un temps de rencontre avec le public, Cinémondes entend militer pour la diffusion des films qu'il déniche. Première concrétisation de cette démarche, la parution d'une collection de DVD (en collaboration avec l'Harmattan) consacrée aux réalisateurs et aux films présentés dans le festival.
Du Guatemala aux Philippines en passant par les États-Unis, le Québec, le Portugal ou l'Italie, la sélection 2013 invite à voyager entre les genres et les gens. D'une expérience visuelle et musicale aussi singulière qu'enthousiasmante (La légende de Kaspar Hauser de Davide Manuli) à un parcours kafkaïen dans les procédures douanières (Voyage au Portugal de Sergio Tréfaut), un regard incisif sur une population et une ville (Amok de Lawrence Fajardo) et bien d'autres, il y a cette année encore matière à de belles découvertes. Placée sous le signe de la danse, l'édition 2013 propose aussi de redécouvrir une sélection de comédies musicales, un regard sur la production régionale, une projection du Germinal muet d'Albert Capellani à l'occasion de son centenaire et une nuit du cinéma Bi(s)ZZZZ autour du Livre noir d'Anthony Mann, d'Hercule contre les vampires de l'indécrottable Mario Bava, de Godzilla contre Megalon de Jun Fukuda et du Voyageur du temps d'Edgar G. Ulmer. Invité d'honneur de cette nouvelle édition Terence Stamp aura les honneurs de la dernière journée autour de la projection de trois de ses films dont le dernier en date, Song for Marion.