Brigitte Fischer est un drôle d'oiseau. De ceux qui se posent tour à tour sur chacune des branches de l'Art : danse contemporaine, claquettes, comédie musicale, cirque, percussions, piano, techniques corporelles énergétiques, théâtre... Les moteurs de cette artiste polyvalente ? La soif de découverte et le besoin de créer. À la tête de la compagnie Les [fu]rieuses, elle compose des spectacles qui sont autant d'échos aux questions qu'elle se pose, que l'on se pose. Et s'est donné une mission : celle de rendre à l'art son pouvoir dénonciateur de situations d'urgence liées à notre société, de révéler par la théâtralisation et la danse pour provoquer la prise de conscience.
Huis clos
Un lit. Un banc. En haut, tout en haut, une fenêtre. Et un homme. Seul. Enfermé. Voici le cadre très épuré d'En plein coeur, pièce de théâtre dansé créée par Brigitte Fischer pour la compagnie Les [fu]rieuses.
C'est d'ailleurs sur fond de prise de conscience qu'a germé l'idée d'En plein coeur. Tout a commencé par un voyage au Cambodge, et la visite de l'ancienne prison S21, tristement célèbre pour avoir caché d'innombrables actes de tortures sur les détenus sous les Khmers rouges. Une visite éprouvante, qui donnera naissance à un spectacle qui parle de l'enfermement.
L'internement, l'incarcération, l'étouffement, l'aliénation... Autant de variantes du même thème, omniprésent dans la société contemporaine. Cet homme, sur scène, est prisonnier d'une cellule. Peu importe qu'il se trouve dans un hôpital psychiatrique ou dans une prison, il est enfermé. Parfois un peu de lumière qui vient lui prouver que oui, il existe toujours un « au-dehors »... Un monde duquel il est définitivement coupé, même si on l'autorise un jour à le rejoindre.
Cette pièce est un témoignage contre l'injustice, un plaidoyer pour l'égalité, la tolérance et la liberté, porté par le jeu d'acteur de William Albors et la danse de Brigitte Fischer, et appuyé par Amnesty International.
Un manifeste qui nous résonne... en plein coeur.
Publié le 22/02/2010
En plein coeur, du 23 février au 6 mars, du mardi au samedi à 21h30 à la Cave Poésie, 71 rue du Taur. Tarifs : 8/10/12. Tél 05.61.23.62.00.