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Le poulpe dévorez le... avec les yeux

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En 2003, Pascale Lefèvre, artiste en mal d'inspiration, abandonne Lille, sa ville natale, bien décidée à ne plus jamais créer. Avec son mari, ils naviguent alors en Méditerranée au gré de leurs envies. Un voyage salvateur lors duquel elle puisera un souffle nouveau. Pascale Lefèvre nous en livre aujourd'hui le carnet de voyage. Une oeuvre hors du commun autour d'un sujet qui ne l'est pas moins : le poulpe.

Il y a d'abord eu la côte italienne, l’Algérie puis la Grèce, où Pascale Lefèvre a découvert d'autres façons de vivre. Surtout, elle y a retrouvé l'envie irrépressible de peindre, de créer. Mais comment faire sans feuilles à dessin, ni fusains ou pinceaux ? Au premier port, elle se rue donc dans le premier magasin pour y dénicher ses outils, avec la ferme intention de se faire inviter chez des personnes « du cru », au profil atypique de préférence et le plus souvent rencontrées au coin d'une rue .« J'ai rencontré un collectionneur de voitures miniatures, puis un plongeur chevronné (...) au début, je reproduisais les objets qui les caractérisaient » confie t- elle ainsi « Ensuite j'ai eu l'idée du poulpe et surtout l'envie de ramener de ce voyage quelque chose qui resterai. J'ai alors demandé à mes hôtes de me donner des livres. C'est sur ce support que je peindrai désormais. »

Enceinte, elle rentre cependant au port et pas n'importe lequel : Marseille. Un coup du hasard, à moins que ce ne soit un coup de maître du destin. Pascale Lefèvre le confirme : « Marseille est une ville liée à la mer, ouverte, avec des populations d'horizons différents, de cultures différentes. Elle m'a immédiatement plu.» Et l'artiste de prendre ses aises dans la cité phocéenne, où elle intervient dans les écoles, sans jamais toutefois oublier sa marotte : le poulpe.

A chacun son poulpe !

Elle en profite pour peaufiner son concept et se met à travailler sur des pages de livres anciens gracieusement offerts par les bibliothèques locales. Elle guide les jeunes artistes, leur prodigue un peu d’assurance lorsque avec hésitation, ils tracent les contours de leurs créatures à l’encre de Chine. Son but ? Emmener en voyage, le temps de partager le travail et la réflexion autour d'un sujet, lui même sujet si l'on ose dire, à interprétations différentes. Tous les artistes éphémères des écoles de Marseille, de Fès et du Japon ont ainsi été amenés à réfléchir à leurs créatures. « Il y a du débat, de la friction, bref de l’échange «  se souvient Pascale. « Dans quel environnement sera t-il? Dans les abysses ou sur une pierre. Sera t-il paisible ou sur la défensive? Telles sont les questions qui émergent. » La collection du poulpe formant les pages d'un livre ouvert, à vous de voir... et de vous faire votre propre opinion.

Publié le 02/10/2008 Auteur : Stéphanie Henry

La collection du poulpe, jusqu'au 11 octobre à la BMVR Alcazar, 58 cours Belsunce à Marseille. Entrée libre. www.bmvr.marseille.fr

A voir en parallèle à la Galerie Mourlot, 27 rue Thubaneau à Marseille, la collection “la Sirène à 4 mains” : Pascale Lefèvre a demandé à des photographes, sculpteurs ou cuisiniers de la Région de faire “émerger” leurs poulpes. Exposés sur des partitions de chants Grégoriens, ils apparaissent tantôt menaçants, majestueux ou disséqués...


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