Tu deviendras une femme, ma fille

Plus précisément une première française, en forme d'hommage : « il a beaucoup compté pour moi, raconte Thierry Fouquet (directeur de l'opéra bordelais), c'est parce qu'il était à la tête de l'Opéra de Paris que ma carrière s'est orientée vers le domaine culturel ». Quelques mois de stage, puis six ans de travail aux côtés d'un homme qui « faisait bouger les lignes et grâce à lui, on parlait enfin différemment d'opéra ». Un de ces « grands patrons mythiques », également spécialiste de la musique et de l'opéra, finalement compositeur et musicien.
Déjà envisagé, peu avant sa mort, avec Médée, c'est finalement L'École des Femmes, plus compatible avec le Grand-Théâtre, qui le représentera à Bordeaux... et pour le monter, ce sera Eric Génovèse, sociétaire de la Comédie Française, donc parfaitement maître de la pièce de Molière à l'origine du livret.

Les deux principaux protagonistes de la pièce : Arnolphe, réputé de ses voisins pour ses ragots et comérages, élève en tutelle Agnès, dans le plus strict isolement, « en refusant toute sorte d'éducation afin qu'aucune folle pensée ne vienne la troubler ». Mais devenue une ravissante jeune femme, Agnès s'éprend d'Horace... ce qui déplaît fortement au vieux galant, qui tente, à coups de subterfuges, d'attirer la jeune naïve vers lui. Mais c'est sans compter l'intervention de Molière lui-même...
Un grand classique du XVIIème siècle que Génovèse situe dans « une vision poétique et rêvée des années 50 », créant ainsi un décalage avec le personnage de Molière, qui lui, apparaît dans « une vision confome à l'image traditionnelle, doublé d'un aspect fantomatique et statuaire ». Parfaitement anachronique.