Quelle a été la plus grosse difficulté du tournage ?
Kad Mérad :
En tant que débutant ne maîtrisant pas toutes les nuances techniques pour réaliser le film, je pense avoir appris à être capable de réaliser, de la préparation à la mise en scène. À vrai dire, la plus grosse difficulté c'est maintenant, l'accueil du public et la réaction des gens : c'est bien plus difficile à affronter que les difficultés techniques.

Avez vous essayé de faire ressortir votre propre style, une sorte de "Kad touch" ?
Kad Mérad :
C'est vrai qu'on m'a laissé carte blanche pour le film, j'ai pu le réaliser comme je voulais. Par exemple, j'aime bien laisser les gens imaginer la vie des personnages, leur quotidien, donc je fais attention à ne pas donner trop de détails. De la même manière, on m'a reproché qu'il y ait trop de personnages, que certains ne servent pas à grand chose, ce n'est pas mon sentiment. J'aime bien mêler différentes histoires satellites qui finissent toujours par se recouper. J'en ai aussi profité pour insérer des signes personnels comme le triangle de Penrose (triangle impossible) et j'ai fait attention à éviter de tomber dans la happy end parce que les films ne sont pas aussi simples.


Avez vous d'autres projets de réalisation ?
Kad Mérad :
Avec Olivier (Barroux, son acolyte de Kad et Olivier), on prépare la suite de Paméla Rose (dont le tournage devrait commencer cet été et qui se nommera Mais qui a re-tué Pamela Rose ?). Sinon c'est vrai qu'Olivier était très surpris pour Monsieur Papa, je pense qu'il ne me pensait pas capable de réaliser un film comme ça du premier coup. J'avoue avoir pris goût à la réalisation et déslormais je me sens prêt pour réaliser d'autres films, ça m'intéresse vraiment... mais j'aime trop jouer en tant qu'acteur pour complètement passer à la réalisation. En fait, je pense vraiment que c'est le prolongement de mon métier : c'était plus inconscient avant, c'est davantage maîtrisé aujourd'hui.

Le ton du film est assez différent de ce que vous avez fait jusqu'à présent, moins drôle, plus tendre... Un choix de réalisation ?
Kad Mérad :
Non, puisque je n'ai pas choisi le scénario. Mais j'ai senti que le film pouvait dire quelque chose, qu'il dégageait de l'émotion... il est également plein d'esthétisme et de poésie, c'est important pour un film : c'est l'univers de ma femme, à la fois réaliste et singulier. C'est important d'avoir quelqu'un qui vous parle et qui vous fait imaginer des images.

Kad Mérad réalisateur, c'est donc quelque chose auquel on va devoir s'habituer ?
Kad Mérad :
J'ai appris la batterie en jouant, je peux apprendre la réalisation en réalisant. Disons qu'avoir une bonne équipe, ça donne de l'espoir sur les réalisations futures. Mais bon, il faut me laisser le temps : le premier film, c'est une première marche à monter, alors s'il vous plaît, soyez indulgents.