Une femme et un diato

Laure Chailloux est tombée dans la musique comme d’autres dans le chaudron magique … 15 ans de guitare classique et un DEUG de musicologie plus tard, voilà Laure perplexe devant son rapport à l’interprétation musicale et le public. Et puis au hasard des rencontres, un jour, dans une soirée entre amis autour des chants de marin, Laure découvre l’accordéon diatonique et là, c’est le coup de foudre … Entre elle et le diato, l’histoire d’amour dure toujours. Des « Steaks Bulgares » aux « Madeleines », ils ont fait ensemble plus de 350 concerts ! C’est en autodidacte que Laure Chailloux apprivoise l’instrument qui, il y a encore quelques années, n’avait pas bonne réputation. Taxé de ringard et de passéiste, l’accordéon vivotait dans quelques bals campagnards. Ce qui sauva le diatonique, c’est le renouveau du mouvement folk, car son cousin l’accordéon chromatique lui, mis plus de temps à sortir de la case « musette à papa » où il était confiné.

Après avoir dirigé l’ARA, une association de développement des pratiques des musiques actuelles à Roubaix et décroché un DESS de direction de projet culturel à l’Observatoire des politiques culturelles à Grenoble, Laure Chailloux décide il y a 4 ans de consacrer sa vie uniquement à ses spectacles et à son cher accordéon. Et surprise ! malgré les difficultés du moment, ça marche fort ! Il est toujours question dans les spectacles de Laure Chailloux de raconter des histoires en musique et en accordéon. Ce dernier participant à l’histoire, tel un personnage, se faisant décor quand il le faut ou générateur d’ambiance sonore pour faire décoller l’imagination du spectateur et l’emmener vers un ailleurs poétique bien loin d’un quelconque train-train musical … La plus belle expérience que puisse faire le public c’est de respirer à l’unisson de l’instrument et de l’instrumentiste et dans le cas de l’accordéon, qui doit l’émission des notes uniquement à l’air que son soufflet lui fournira grâce au fameux tiré-poussé, la démonstration est magistrale et émouvante. Le diatonique devient alors un vrai poumon qui dialogue intimement avec le public. De « Cher accordéon », son spectacle solo en passant par « Petites histoires en accordéon », « Robertrio », « 1duo, 2 diato », « Itinéraires sonores » ou la participation à de nombreux spectacles avec des compagnies de théâtre, Laure Chailloux renouvelle avec ses compositions/improvisations le répertoire de l’instrument à la manière d’un Pascal Contet ou d’un Marc Perrone et propose des paysages musicaux à partir de sensations sonores. Il y a bien un « style » Laure Chailloux, à découvrir si ce n’est pas déjà fait, pas plus tard que le 18 mai à l’Auberge de la Maison Folie Wazemmes à 21 h (entrée libre) dans le cadre du festival Wazemmes l’Accordéon.