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expos

La Rose est sans pourquoi

La Rose est sans pourquoi (2024)
Grégoire Alexandre, Brendan Barry, Valérie Belin, Leendert Blok, Damien Cadio, Philippe Cognée, Elspeth Diederix, Sarah Moon, Jean-Vincent Simonet L’exposition réunit neuf photographes et peintres, autour de la thématique de la fleur. Des années 1920 à 2020, les artistes expérimentent de nouvelles manière de la représenter.

Grégoire Alexandre, Brendan Barry, Valérie Belin, Leendert Blok, Damien Cadio, Philippe Cognée, Elspeth Diederix, Sarah Moon, Jean-Vincent Simonet

 

 

Au cours des deux dernières années de sa vie, Édouard Manet réalise seize petits tableaux de bouquets de fleurs. Dans ces formats modestes, le peintre du Déjeuner sur l’herbe et de l’Olympia trace sur la toile une même composition minimale, simple d’apparence : un bouquet disposé dans un vase de verre ou de cristal. Roses, tulipes, lilas, pivoines : les fleurs varient, la forme du vase aussi. Le cadrage est serré, on ne voit rien de la table de son atelier parisien, qu’alité, il ne peut plus quitter. Face à lui et nous, demeure son sujet : la fleur, ou davantage, ce qu’il a poursuivi toute sa vie durant, la peinture du monde. Dans ces petites toiles, où il concentre ses derniers efforts, c’est tout son métier de peintre qu’il convoque pour donner existence à une fleur « aussi dans l’air et aussi fleur que n’importe quoi, et pourtant peinte en pleine pâte solide », écrit Vincent Van Gogh à son frère, après avoir vu l’un de ces tableaux.

 

La Rose est sans pourquoi réunit neuf artistes, photographes, peintres qui, pour un temps ou durablement, ont fait de la fleur un motif récurrent de leur œuvre. Le titre emprunte à un poème du moine Angelus Silesius, issu de son œuvre maîtresse et chef d’œuvre de la littérature allemande du XVIIesiècle : « La rose est sans pourquoi, fleurit parce qu’elle fleurit. N’a souci d’elle-même, ne désire être vue. » C’est ainsi à la fleur, envisagée comme épiphanie du monde vivant, et à l’humilité qu’elle impose à l’artiste qui persévère à la représenter, que l’exposition est dédiée. Chacun et chacune puisent aux sources de leur moyen d’expression — la peinture, la photographie, soit pâte, lumière, chimie, encre —, pour faire advenir sur la toile ou le tirage, comme par empathie, une rencontre avec cette fleur décidément indifférente, libre, évanescente.

Publié le 16/01/2024


Mots clés : photo Rouen Fleur photographie